Célébrer l’arrivée du printemps, c’est rendre immédiatement visite à … William Nicholson. Une très belle découverte et un gros coup de cœur pour ce peintre anglais du début du XXème siècle.
Allez voir TOUT son travail sur internet : ses œuvres peintes ou gravées, son trait et sa palette virtuoses, la modernité de ses compositions. Pour ses gravures, il est l’égal de Toulouse-Lautrec et de Picasso d’Els Quatre Gats. Ses natures mortes rivalisent en puissance et beauté avec celles de Chardin. «The Luster Bowl with Green Peas», d’une simplicité magistrale, est une leçon de mise en espace et de lumière.
Pour faire bon poids comme on dirait au marché du Pin, je vous offre aussi (c’est de saison) une botte d’asperges. Pas n’importe laquelle. Celle peinte par Edouard Manet pour le richissime collectionneur d’art Charles Ephrussi.
Manet en demandait 800 francs (une somme considérable en 1880), Ephrussi, émerveillé, lui remet 1 000. Une semaine plus tard, Manet le remercie en lui offrant un petit tableau qui représente une seule asperge, accompagné du billet suivant : «Il en manquait une à votre botte.»
Il ne reste plus qu’à plonger le nez dans un livre de recettes pour savoir à quelle sauce déguster ces légumes d’une grande fraîcheur, avant de se précipiter, lorsque les musées rouvriront, pour admirer leurs portraits peints par deux grands maîtres.
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